Soutien scolaire en français : conseils pour les parents d'élèves

Sami
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Votre enfant a des lacunes en français et vous ne savez pas comment l’aider ? En plus des cours de soutien scolaire, voici mes conseils pour cibler des objectifs d’apprentissage et l’accompagner au mieux dans sa scolarité.

Étape n°1 : Cibler les difficultés

Le « français », c’est une discipline très large. Il existe une multitude de sous-domaines du français, comme par exemple :

  • L’expression orale
  • La compréhension orale
  • La compréhension écrite
  • L’expression écrite qui comprend la syntaxe, l’orthographe, la grammaire…

Il va falloir définir quelles sont les difficultés de votre enfant. Pour cela, n’hésitez pas à demander à l’enseignant(e), relire les livrets scolaires ou les commentaires des évaluations. Si votre enfant a beaucoup de difficultés, déterminez quelles sont les plus urgentes, toujours avec l’aide de son ou sa professeur(e).

Étape n°2 : Traduire ces difficultés en objectifs atteignables

Connaissez-vous le principe des objectifs SMART (un objectif spécifique, mesurable, atteignable, réaliste et temporel) ? Ce concept, issus des techniques de management, se révèle redoutablement efficace pour les adultes et… pour les enfants !

« Améliore tes résultats en français », ça n’est pas un objectif SMART. Cela peut s’avérer déstabilisant, voire angoissant pour un enfant de ne pas savoir ce qu’on attend de lui précisément, et de ne pas pouvoir mesurer ses progrès au fil des exercices. Ainsi, préférez les attendus explicites et quantifiables aux vagues injonctions d’amélioration.

Exemple : « Nous allons faire en sorte que d'ici aux prochaines vacances (temporel), pour les dictées de 20 mots à apprendre (spécifique), ton nombre d’erreurs soit compris entre 0 et 5 (réaliste et atteignable) »

Attention aux objectifs trop ambitieux et donc moins mesurables. Dans mon exemple, on parle spécifiquement de l’orthographe des mots. Si je souhaite travailler également la conjugaison, cela constituera un nouvel objectif !  

Attention aussi à adapter à votre enfant. Si d’habitude il ou elle fait 15 fautes, on ne se fixera pas tout de suite un objectif de zéro faute. Peut-être faudra-t-il tendre vers ce but en plusieurs étapes. 

Étape n°3 : Permettre à votre enfant de suivre les évolutions

Dans notre exemple, on a formulé un objectif portant sur l’orthographe des mots. Il ne s’agit pas pour votre enfant de découvrir au moment des prochaines vacances si oui ou non, il a atteint l’objectif. Il ou elle doit pouvoir suivre ses progrès au fur et à mesure. Et pour cela, rien de mieux que les supports écrits.

 

Voici un exemple de fiche de suivi complétée avec un enfant (version vierge téléchargeable à la fin de cet article) 

Dans cet exemple, je pars de ce que l’enfant est capable de faire.

Puis, tous les jours où l’on va travailler cette compétence, on note ensemble le score. Je fais une petite marque supplémentaire tous les jours où l’objectif a été atteint avant la date buttoir.

Étape n°4 : Travailler la compétence

Une fois la ou les compétences ciblée(s), il va falloir aider votre enfant à la(les) travailler. En fonction du sous-domaine du français, la façon de travailler peut-être très différente.

Voici des activités qui permettront à votre enfant de progresser :

1) Relire ensemble les leçons

Une leçon, aussi appelée trace écrite, est censé structurer des notions déjà comprises en classe. Ainsi, lire ensemble la leçon peut vous permettre de voir si votre enfant est passé à côté du sujet.

Deux choix.

  • Votre enfant a parfaitement compris la leçon, c’est donc son application qui pose problème.
  • Votre enfant n’a pas compris la leçon, il va donc falloir prendre le temps de lui réexpliquer. Vous pouvez le faire si vous vous sentez à l’aise. Sinon, internet regorge de vidéos explicatives très bien faites et adaptées à tous les âges.

Attention à vous limiter au stade de progression de la leçon !

Exemple : si une leçon de conjugaison ne parle pas des exceptions, c’est un choix délibéré de l’enseignant(e). Cela sera surement présenté plus tard dans la progression. Les introduire vous-même peut perdre votre enfant. Essayer à tout prix d’aller plus loin que la leçon s’avère souvent contre-productif.  

2) Refaire des exercices déjà vus en classe

Votre enfant a des difficultés. Cela se traduit surement en erreurs lorsqu’il ou elle réalise les exercices. Rien de tel qu’essayer de refaire ensemble ces exercices. Vous pouvez avoir l’impression que c’est « trop facile » puisque l’exercice a déjà été corrigé en classe. C’est pourtant très utile pour votre enfant qui peut remobiliser ce qu’il ou elle a compris de la correction et donc mieux mémoriser les stratégies.

3) Trouver de nouveaux exercices

Méfiez-vous lorsque vous cherchez de nouveaux exercices. Toutes les méthodes n’utilisent pas les mêmes progressions ou la même façon de présenter les consignes. Ainsi, il peut s’avérer difficile pour votre enfant d’avoir à s’adapter à une méthodologie différente alors que travailler la compétence en elle-même lui demande déjà de l’énergie.

Si malgré tout, vous tournez en rond avec les exercices vus en classe, vous pouvez en trouver de nouveaux sur le manuel ou éventuellement sur internet.

Mes trois conseils pour que cela soit utile pour votre enfant :

  • Réalisez l’exercice vous-même avant de le faire faire à votre enfant. Cela peut vous permettre d’évaluer sa difficulté et de juger s’il est adapté.
  • N’hésitez pas à adapter la consigne, la longueur ou rajouter des éléments si besoin.
  • Si vous trouvez plusieurs exercices, essayer de faire en sorte que les consignes se ressemblent ou soient répétitives. Cela permettra à votre enfant de se focaliser sur la tâche et non sur le contexte de l’exercice.

4) On travaille une compétence à la fois

C’est frustrant, mais c’est plus efficace. On le sait, le cerveau peut vite se retrouver en surcharge cognitive lorsqu’il doit se concentrer sur plusieurs éléments à la fois.

Oui, un adulte est souvent capable, dans un même temps, d’écrire sa pensée tout en pensant à la syntaxe et à l’orthographe. Mais c’est le fruit d’un long apprentissage et d’entrainements multiples. Il faut imaginer que pour votre enfant, chaque opération mentale que requière l’écriture est une charge cognitive supplémentaire : tenir son stylo, se repérer dans la page, choisir les mots, penser à l’orthographe et à la grammaire, se relire...

Si on veut travailler une compétence en particulier, alléger le travail du cerveau est un excellent moyen.

Exemple : si on travaille la compréhension d’un texte, on évitera se concentrer en même temps sur la rédaction de réponses à l’écrit. On pourra le faire dans un deuxième temps. Idem, lorsqu’on travaille la formulation écrite, on ne s’intéresse pas à l’orthographe des mots. Cela n’empêche pas d’y revenir par la suite, ou pour vous de corriger ses erreurs pour ne pas laisser des phrases truffées de fautes. Mais l’important, c’est de différer pour permettre au cerveau de votre enfant de se concentrer sur un objectif à la fois.

Étape n°5 : S’appuyer sur le travail des enseignants

Vous voulez aider votre enfant dans sa scolarité et c’est une chance pour lui d’avoir des parents investi(e)s. Mais, vous n’êtes pas pédagogue, et c’est bien normal.

Vous travaillez également avec eux dans un contexte très différent. Imaginez que votre enfant travaille dans une salle de classe où de multiples outils sont disponibles sur les étagères ou affichés sur les murs. De plus, votre relation est différente que la relation enseignant-élève. Les enjeux ne sont pas les mêmes.

Pour que le soutien soit efficace, appuyez-vous toujours sur le travail des enseignant(e)s. Au mieux, prévoyez une rencontre afin de connaitre ses conseils, observer ses supports, etc. Je suis toujours ravie de prendre le temps d’expliquer à un parent comment il peut aider son enfant à la maison. L’enseignant(e) vous conseillera peut-être de réaliser des tâches très différentes que celles de la classe, beaucoup moins « scolaires ». Suivez ces conseils. Dites-vous qu’il ou elle a reçu une formation de plusieurs années sur la didactique de la matière enseignée, et qu’il ou elle suit le travail de votre enfant avec attention. De même, n’hésitez pas à lui faire part des difficultés que vous rencontrez à la maison.  Avec tous ces conseils, je suis sûre que vous vous sentirez plus armé(e)s pour aider votre enfant dans sa scolarité. Je vous souhaite de belles séances de soutien, faîtes de réussites mesurables et atteignables !

Image à télécharger : fiche de suivi

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Crédits : 

  • Image de couverture : Image de gpointstudio sur Freepik
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Sami
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